Je suis l'inconnu de plusieurs Je suis le cadeau des autres Je suis le has-been de quelques filles Je suis la perle rare d'un bijou Sûrement trop dispendieux pour toi Je suis un voyage, une course à pied Je suis le lacet du soulier Qui sert à se tisser serré Je suis un personnage de dessin animé Que tes enfants pourront colorier Sur la table de cuisine Dans la cuisine, on ne bougera Pas beaucoup, pas beaucoup Il y a des couteaux qu'on pourrait se planter N'importe où, n'importe où Il y a des ronds de poêle qui nous brûleront Sur le coup, sur le coup Je suis facile, je suis habile Je suis flexible, mais je suis terrible Je suis un mal nécessaire pour les intimes Je suis engourdi de l'intérieur Je suis un médicament qui ne guérira rien Je suis un cancer qui se propage trop bien Je suis beaucoup plus léger que l'eau Je suis maigre comme la famine Attendu Étendu Répandu Autour la table de cuisine Dans la cuisine, on ne bougera Pas beaucoup, pas beaucoup Il y a des couteaux qu'on pourrait se planter N'importe où, n'importe où Il y a des ronds de poêle qui nous brûleront Sur le coup, sur le coup Je suis une miette qu'on pensera jeter à la poubelle Qu'on ne ramassera pas Je suis une miette qui restera Sur la table de cuisine

Rire jusqu'à la mort pour mieux survivre à l'orage Vomir davantage pour mieux digérer les nuages Qui se gorgent de pluie fine et de mémoires ancestrales Tombées directement sur l'asphalte La neige est lourde sur mes épaules Un proverbe de baise et de météo Sous la prothèse, on ne verra plus... On ne sera pas déçu On verra... par-dessus... La machine me coûte un bras pis ça me dérange pas Je suis plus riche que la prothésiste Après la collision, je sais qu'elle me soutiendra Son nom se tatoue sur du plastique Sur une route jaune pisse, je trouverai la fin heureuse Je ressortirai des ruines, ce qu'il y a de moins triste Le daltonisme est flou, ton œil perd de son sens Je suis maintenant aussi riche que la prothésiste Sous la prothèse, on ne verra plus... On ne sera pas déçu On verra... par-dessus... la pluie Sur une route jaune pisse, je trouverai la fin heureuse Le vertige me règle des problèmes Je n'ai plus peur des hauteurs Tout est du pareil au même Sous la prothèse, on ne verra plus... On ne sera pas déçu On verra... par-dessus... la pluie Sous la prothèse, on ne verra plus...

Je me souviens de nous deux, esseulés et ennuyés Ton avion a refusé de décoller Assis sur le lit défait, je te regarde te maquiller La jouissance est le meilleur des cache-cernes J'aurais donné ma chemise ou même toute ma garde-robe Tu voulais tout lancer au pied du lit Tout a volé en bas du balcon Avec ta cigarette fumée à moitié À mon oreille, notre mémoire est une chanson inachevée Celle où nous y mêlons notre langue française À mon oreille, le refrain ne cessait de se répéter J'ai besoin de toi, pour une dernière fois J'ai besoin de toi, pour une dernière fois Séparément, nous retournerons dans le même manège Une première averse d'automne pendant la canicule Des crisses de gros flocons colorés Un nuage au 18e, tout plane au ralenti Au rythme d'une plume dans une bagarre d'oreillers Partir en guerre contre la paresse pour combattre toutes nos faiblesses Par la beauté de la musique et de la comédie Tu me l'as demandé : « Me rejoindras-tu à New York Dans une chambre d'hôtel qui ne sera pas barrée à clé? » À mon oreille, notre mémoire est une chanson inachevée Celle où nous y mêlons notre langue française À mon oreille, le refrain ne cessait de se répéter J'ai besoin de toi, pour une dernière fois J'ai besoin de toi, pour une dernière fois Séparément, nous retournerons dans le même manège Cohen sourit dans sa tombe, m'envoie un clin d’œil complice Moi non plus, je ne peux pas suivre un oiseau voyageur Je me souviens très bien de nos fringues à l'Hôtel Delta C'est fini pour le moment, je ne pense plus à toi

Le moteur roule pas fort même si j'fais aller le crayon Assis sur le tapis gris en profitant du balcon J’ai beau marcher longtemps, entendre parler les voisins Le temps n'avance pas, les aiguilles sont dans une botte de foin L’horloge tout nu dans mes draps, j'couche avec la solitude J'n'ai plus la même chaleur même si je sens que la poussière brûle Le chauffage parti, les nuits sont au ralenti J'suis pu bien dans mon lit, le garde-robe est ben trop petit En octobre, le vent a des drôles de tournants Le bonheur a une drôle d’odeur, mais on le camoufle en chantant Le morale dans les égouts pis le sourire plein d’étoiles Au moins c'pas dans tes jambes, ça n'peut pas te faire trop mal Tu serais contente d’entendre le silence ronronner C’qui est plate, c’est qu'il est trop là, c’est sur ton oreiller qui s’est écrasé La nouvelle saison est là, elle affiche ses couleurs T’as hâte que ça vire au blanc, mais je veux pas enterrer le malheur J’ai beau parler dans le vent J’aimerais ben boire de ton sang La mer est dure comme fer Mais s’en vient se perdre dans l’océan Tu mérites peut-être mieux qu’un cheap un peu poche Faut croire que tu as remarqué que mon charme est dans mes yeux croches Tu diras ce que tu voudras, mais y' me font bien mes t-shirts Je te le dis peut-être pas, ou trop, mais t’es belle quand t’es neutre Je vais tuer du monde, mais je toucherai pas à mes chums Je vais voler une banque, courir ma vie avant que l’alarme sonne Assis en prison, les barreaux de métal goûtent bon Au delà de la rouille, de la crasse, je te dis que le temps est ben moins long Même si y’a de l’air de manquer de force, un arbre, ç'a toujours de l’écorce Sur le chemin, y’a ben de la roche, après 2 ans c'est déjà tough Assis sur un tronc, peut-être mort, mais encore rond C’est tout bouetteux autour de lui, attends de voir la neige qui fond La nature est en échange entre la chaleur pis la douleur C’est plate que c’est à 10h que j’ai perdu ma bonne humeur En attendant de tes nouvelles ou peut-être même un de tes appels Je me dis que la vie est belle, mais ces temps-ci, il manque un peu de sel Je vais vieillir, grand, droit, fort comme mon grand-père, comme un arbre On saura pas quel âge que j’ai, en ce moment, le temps est dans ma barbe Assis sur ton oreiller, sur le silence ben évaché Je réfléchis aux idées de grandeur, aux choses j'peux pas prononcer Regardons l’ange qui dort ben trop dur sur le terrain Grouille-toi avant que l’yiable me câlice le feu dins deux mains Je peux peut-être vieillir courbé, pas beau, mais en santé En autant que je me fasse bien couper, brûlé dans un feu de camp en face de vous J’ai beau parler dans le vent J’aimerais ben boire de ton sang Mes racines prises dans l’océan Je vais rester assis sur mon banc

Attendre est une perte de temps D'élan, de talent Le gazon est plus vert ici Mais je continue à regarder ailleurs Quand on est enfant On sait ce qu’on veut Choisis une feuille de papier de construction Et je te bâtirai une tour de raisons À travers l'origami Nous saurons qui sont nos vrais amis À travers les tons de gris Nous déchiffrerons nos tons de vie Je ne connais pas la couleur de mes yeux Mais je connais la valeur de mes vœux Je plonge dans les lacs peu profonds Je suis le pire d'entre nous En frappant les barrières du mental Confrontant les cantouques Je suis meilleur que vous J'ai fini de tourner D'étourdir ma langue sept fois avant de chanter Je pense aux cicatrices sous mes pansements Atterri, accroupi sur mes genoux fléchis Réfléchis, miroir Réfléchis encore Enfin L'attente sera réfléchie Je plonge dans les lacs peu profonds Je suis le pire d'entre nous En frappant les barrières du mental Confrontant les cantouques Je suis meilleur que vous